LAB/SALON – Rencontre avec les artistes

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Dans le cadre du deuxième LAB/Salon de la saison, nous avons posé quelques questions aux artistes intervenant à cette soirée ! Voici leurs réponses…

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Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, ainsi que vos projets artistiques ?

Mon nom d’artiste est Gilbert1, j’ai commencé à graffer en 2000 et j’ai poursuivi mon chemin en atelier à partir de 2004 avec un travail multidisciplinaire (peinture, volume, installation, photo, vidéo, sérigraphie…). Après une période consacrée à l’essence du graffiti, la signature déclinée et son insertion dans l’espace public, j’ai réalisé différents projets conséquents dans des lieux désaffectés en m’inspirant de l’existant (architecture, matériaux inhérents…). Cette étape a forgé mon univers plastique et visuel. Actuellement je travaille essentiellement en atelier dans une friche industrielle, et je cherche à faire évoluer au maximum mon travail en multipliant les techniques et matériaux.

Avez-vous une idée précise de ce que vous allez réaliser lors de la soirée ?  Quel est le travail fourni en amont de la performance ? 

Le projet de collaboration pour le LAB/Salon a généré différentes idées qui n’étaient pas toutes appropriées au format final. L’idée retenue sera une performance de peinture sur des supports récupérés auprès du Ballet, et qui rappellent son histoire. Trois anciennes armoires en bois serviront à fixer des planches en bois de scène qui deviendront un support pour peindre. Il a fallu trouver la bonne combinaison entre matériaux, techniques, espace. Il sera nécessaire de préparer les peintures adéquates et ustensiles et d’avoir en tête une composition d’ensemble avec une bonne préparation mentale.

Comment se conçoit et se prépare une performance en lien avec d’autres artistes d’autres disciplines, notamment quand on ne connaît pas ceux-ci initialement ?

C’est toujours intéressant d’aller vers de nouvelles voies et disciplines. L’inconnu ne doit pas être un frein, mais un stimulant. L’exercice correspond à un temps de rencontre, d’échange, chacun apportant un univers qui répond aux autres. Au préalable il faut créer un climat de confiance, s’imprégner de l’énergie des autres artistes. Nous nous sommes rencontrés avant l’événement et avons échangé, pris le temps de découvrir nos univers respectifs avec Etienne, J’ai assisté à une soirée LAB/Salon également afin de m’imprégner du travail des chorégraphes.

Pouvez-vous nous parler un peu de vos projets à venir ?

Ces derniers temps je travaille principalement en atelier sur des volumes, peintures, dessins pour des expositions personnelles et collectives, en France et à l’étranger. Je prévois par ailleurs des peintures murales, travaille sur un projet avec une compagnie de théâtre de rue. Et je continue à mettre en place des projets pour promouvoir des artistes notamment par le biais du MUR Nancy.

En ligne : Site / Facebook


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Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, ainsi que vos projets artistiques ?

Trompettiste, dj, bidouilleur, sculpteur de sons. Dans le désordre, j’ai mixé en Chine, à Bali, en Europe, au Maroc, étais dj résident à Hong Kong, ai joué de la trompette pendant deux ans avec des manouches, ai eu l’occasion de faire le son pour U-Roy, Franck Black, John Hammond,  Dillinger, The Gladiators, Bonnie Tyler, The Jamaïcans, ai fait la première partie de Moby, m’occupais du Terminal Export à la fin du millénaire dernier, ai fait la première partie de Moby, partagé la scène de Ken Ishii, Amon Tobin, Dj Krush, Asian Dub Foundation, Jack de Marseille, Sex Toy, Missil, 69 dB, Dj Spooky, Mekanik Cantatik … ai joué dans la fanfare de la Touffe avec laquelle nous avons fait le final surprise d’un concert d’Otomo Yoshihide, ai étudié la musique classique dix ans au conservatoire, la trompette, le violoncelle et le piano, ai fait quelques années de spectacle de rue, joué beaucoup de jazz, soul, de la musique nouvelle sans note, avec des notes, enregistré quelques disques auto-produits que j’arrive plus à donner qu’à vendre, mixe dans les bars, les clubs, sur le toit des hôtels, dans les expositions contemporaines, dans les fêtes privées, fait des performances avec des artistes peintres, fusionne aussi bien l’électronique avec le Jazz que la Soul avec le Hip-Hop, triture les potards, joue de la souris ou du track pad, souffle dans ma trompette, aime emmener le public dans le transe express ou le catapulter en orbite…

Avez-vous une idée précise de ce que vous allez réaliser lors de la soirée ?  Quel est le travail fourni en amont de la performance ?

Il me plaît de jouer dans des configurations différentes, ce qui m’évite la routine ou de rester sur mes acquis. Pour ce projet spécifique, il me tient à coeur d’amener quelques cordes nouvelles à mon arc. Je construis une configuration qui regroupera un dj set et du live avec des machines virtuelles (Ableton, sampleur, boîte à rythmes, effets). Cela sera ma base musicale avec laquelle je me permets beaucoup de flexibilité pour pouvoir réagir avec les danseurs, l’artiste peintre ou même me mettre en danger afin de d’ouvrir des portes qui me permettront d’aller vers d’autres univers musicaux. Quand je le souhaite, je peux lâcher mes machines afin d’entamer une improvisation à la trompette. Rien n’est figé, tout est élastique, les ambiances sont des espaces infinis qui se tendent et se distordent, la musique est mon mode d’expression et je la veux surprenante, aérienne et magnétique.

Comment se conçoit et se prépare une performance en lien avec d’autres artistes d’autres disciplines, notamment quand on ne connaît pas ceux-ci initialement ?

Le concept du LAB est beaucoup basé sur l’improvisation, ce qui ne veut pas dire que l’on vient sans rien préparer, bien au contraire. La performance se déroulera en deux parties, une en duo peinture / musique et la deuxième avec les danseur qui nous rejoindront. Après notre rencontre pour définir le projet au Ballet, j’ai envoyé une proposition d’ébauche de l’atmosphère musicale que j’aimerais apporter à Thomas Caley (coordinateur de recherche au CCN – Ballet de Lorraine) et Grégory (Gilbert1) pour la deuxième partie. Leur retour était positif, donc je vais construire autour de cette base, me laissant une grande part d’inconnu dans laquelle je m’engouffrerai pour improviser à l’aide d’outils musicaux et de machines virtuelles qui me permettront de jouer sur ces plages musicales. Egalement, et là c’est un peu ma voix, j’embouche ma trompette et j’improvise une couleur toute différente. Ainsi je peux dialoguer avec la peinture et les danseurs. Cela fait quatre ans que je n’ai pas travaillé avec les danseurs et je suis vraiment  impatient de les retrouver pour ce projet. Je prépare une matière qui leur donnera de l’espace et qu’ils pourront modeler pour lui donner une autre dimension.

Pouvez-vous nous parler un peu de vos projets à venir ?

Je suis actuellement en studio où je confectionne un cinq titres en solo. Je souhaite le finir rapidement afin de démarrer le même type de projet, mais cette fois en y faisant participer plein d’invités.

En ligne : SoudCloud / Facebook / Mixcloud


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Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, ainsi que vos projets artistiques ?

Je m’appelle Benoît et je suis DJ de musiques électroniques sous le pseudonyme Unzip depuis une quinzaine d’années. D’abord par passion, comme la suite logique du collectionneur de vinyles que j’étais déjà à cette époque. Puisque le temps que je passais à chercher des disques et à diffuser mes trouvailles occupait une place prépondérante dans ma vie, j’ai décidé naturellement d’en faire mon métier. Mon postulat artistique pourrait se résumer assez simplement, car ma vocation est avant tout de suggérer au public une expérience sensorielle assez intense pour modifier ses perceptions et générer une transe collective. Chaque prestation tend vers cette proposition primaire, la danse. Je ne cherche pas à piéger l’auditeur mais plutôt à l’accompagner vers un lâcher prise, d’ailleurs un profane pourrait trouver aisément des références musicales empruntées à la musique Afro-américaine (jazz, soul, funk et disco…) ou encore des influences de la musique contemporaine minimaliste (Steve Reich, Terry Riley…).

Vous avez déjà travaillé avec la compagnie et vous avez d’autres projets en cours, comment se passe le travail avec les danseurs ?

C’est un honneur de collaborer avec une structure comme le CCN Ballet de Lorraine, j’étais d’ailleurs un spectateur assidu des programmes de la compagnie depuis quelques années. Quand Petter Jacobsson et Thomas Caley m’ont sollicité pour mettre en musique un passage de leur chorégraphie créée initialement pour l’opéra Armide, dans le cadre d’une journée carte blanche au centre national de la danse à Paris, j’ai immédiatement répondu présent. Je dois confesser une réelle admiration pour le travail des danseurs. Leur talent et leur professionnalisme m’ont tellement épaté que j’étais presque intimidé de travailler avec eux, mais ils m’ont rapidement intégré au sein de leur groupe et c’était aisé d’échanger avec eux. Cette première expérience fût très enrichissante et m’a permis de prendre mes marques. J’espère dans le cadre de nouveaux projets, pouvoir les solliciter d’avantage. Quand l’essence de son métier est de générer la danse, voir s’exprimer ces danseurs, interpréter une chorégraphie et s’immerger si profondément dans un de mes sets, c’est assez jubilatoire et ça a changé la perception de mon travail. Je ne modère donc pas mon enthousiasme et il me semble que c’est réciproque.

Que pensez vous de ces événements pluridisciplinaires ?

Je défends corps et âmes mon métier de DJ et les projets qui pourraient sortir les musiques électroniques de la vie nocturne piquent toujours ma curiosité. J’aime m’adresser à tous les publics par différents vecteurs. J’apprécie aussi toutes les formes de collaborations avec d’autres artistes tant que les egos mal placés restent au vestiaire. Enfin je cherche à démystifier mon travail et changer ainsi les mentalités. Ces événements sont donc autant d’opportunités pour présenter d’autres facettes de mon activité à des spectateurs qui ne fréquentent pas les bars ou les clubs. Si par ma présence, je peux amener un nouveau public à s’intéresser à la danse et au Ballet de Lorraine, c’est gagnant-gagnant pour tout le monde. C’est aussi dans cette dynamique, que j’aborde le nouveau projet Discofoot avec le CCN Ballet de Lorraine, et que je me produirai, au Théâtre de la Manufacture, dans le cadre du festival Ring en avril prochain.

Pouvez-vous nous parler un peu de vos projets à venir ?

En 2016, je souhaite privilégier la production de spectacles par le biais d’une nouvelle structure collaborative nommée Sonic Transport et continuer l’accompagnement d’artistes émergents. Je souhaite aussi mettre l’accent sur le travail de composition puisque c’est une activité complémentaire à mon métier qui me permettra d’augmenter mon rayonnement, de m’exprimer pleinement et de m’épanouir dans ma vie artistique. En parallèle je continuerai à honorer mes deux résidences mensuelles à Nancy et des contrats en région mais aussi dans toute la France.

En ligne : Soundcloud /Facebook Ben Unzip / Facebook Sonic Transport